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samedi 10 avril 2010

Dhilai (le retard)

Namaste,
Nouveau post pour enfin actualiser ce blog qui, je l'admets, commençait à devenir poussiéreux...

Comme vous le constatez, j'ai mis du temps à me replonger dedans pour plusieurs raisons.

A Kathmandu et globalement au Népal, les coupures de courant sont quotidiennes car l'énergie est dispatchée par quartier en fonction d'horaires prédéfinis. Problème : trop de demande pas assez d'offre. Il existe à ce titre un planning précisant quand et où il y a de l'électricité en ville. Lumière le matin pas l'après-midi, courant toute la nuit mais pas la nuit suivante, électricité à partir de 18h jusqu'à 00h00, fin à 10h, pas demain matin comme avant hier... voilà à quoi ça ressemble! J'ai dû aller au boulot avec une demie joue pas rasée...
Certes, c'est un peu caricaturé, mais honnêtement, il y a un peu de ça. Il est donc difficile (à moins d'être népalais ou de vraiment s'y attarder) d'avoir ce planning continuellement en tête. Cela dit, ce n'est pas si horrible que ça (à part quand on veut actualiser un blog !...), il faut prendre le pli. Les Népalais sont coutumiers du fait, ils sont équipés en bougies, en briquets dotés de DEL (au passage, aberration écologique : 3 piles plates dans un briquet chinois jetable) et en une grande variété de lampes de poches. Ajouté à cela, le vrombissement des générateurs (des restaurants, magasins, entreprises ou hôtels les plus aisés, bien entendu) aussitôt utilisés en cas de coupure de courant, qui devient aussi familier qu'insupportable.
Bref, des adaptations de la population témoignant une fois de plus de la débrouillardise locale face à une déficience des autorités publiques et à un manque certain de moyens.
Conclusion de ces précisions, je n'ai pas internet en permanence!

Par ailleurs, il a fallu aussi que je laisse du temps au temps et il me semblait inintéressant de retracer de façon égocentrique et sûrement rébarbative mon quotidien dans la capitale népalaise. Prendre le temps de découvrir les quartiers, les bons plans, les coins à éviter mais aussi les rapports sociaux, prendre le temps de boire du thé (des litres de thé!) en regardant les scènes de vies, l'architecture et les formes paysagères. S'essayer au népali en plus de l'indispensable anglais, permet de faire sourire les locaux mais également de dépasser la simple relation commerciale que beaucoup d'entre eux ont - et c'est normal - avec les Occidentaux. Faire des fautes, bafouiller, c'est déjà échanger mais cela montre aussi un certain intérêt pour le pays et surtout pour son peuple. Autre effet, cela déclenche de sacrés fous rire...

Déambuler dans Kathmandu me permet de passer régulièrement par Durbar Square. Vaste ensemble architectural classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979, il s'agit d'un site historique de renom car connu pour être le lieu populaire de la capitale. Durbar Square est souvent perçue comme LA place centrale de Kathmandu, les rois du Népal y ont été couronnés et de grandes cérémonies s'y déroulèrent pour les célébrer. C'est aussi là qu'erraient, il y a quelques décennies de nombreux hippies (dont Charles Duchaussois...) squattant Freak street une rue adjacente, désormais célèbre.
Aves ses anciens temples et palais, Durbar Square symbolise la diversité des religions et plus globalement la "culture" népalaise (même s'il est difficile d'utiliser ce terme barbare tel un dénominateur commun). Véritables témoins du passé, les plus anciens monuments constituant cette place datent de l'époque médiévale népalaise et ont été érigés par les rois Malla successifs. Les temples et les monuments ayant la plus grande notoriété sont : Taleju Bhavani, Kala Bhairav, Nautale Durbar et le Gaddi Baitnak.



Le complexe religieux est également appelé par extension l'Hanuman Dhoka, Hanuman, le Dieu-singe, préserverait le palais des mauvais sorts et de la malchance. La place Basantapur, en face du palais royal et comprise dans Durbar Square est, outre son utilisation quotidienne par des petits stands dont les propriétaires vendent des souvenirs en tout genre, le théâtre de diverses manifestations et autres festivals. La place fourmille d'agitations, entre les taxis, les motos, les rickshaws, les vélos, les vendeurs de thé, les rabatteurs, les guides, les touristes et toutes celles et ceux qui passent tous les jours par Durbar...
D'autres temples, tout aussi somptueux sont visibles autour de l'Hanuman Dhoka, c'est le cas de celui de la Déesse vivante Kumari, du temple en bois de Kasthamandap (le plus ancien de Durbar Square, qui a donné son nom à la capitale) mais aussi l'Ashok Vinayak (honorant Ganesh).


Kasthamandap

Patan, ancienne capitale royale accolée à Kathmandu possède aussi un "Durbar Square". Son ensemble architectural date du 17ème siècle et est composé de plusieurs temples tout aussi majestueux que ceux de Durbar Square à Kathmandu mais où il y règne une atmosphère un peu plus conviviale. Ce n'est pas un hasard si "Lalitpur" qui signifie littéralement "cité de la beauté" est devenu au fil du temps, le surnom donné à Patan.









J'ai pris un peu de temps pour sortir du chaos de Kathmandu qui fatigue progressivement. Le cocktail détonnant de klaxons, de monde, de pollution et d'agitation contraint - et c'est tant mieux - à se rendre dans l'arrière pays pour y respirer à plein poumons. Dans ces moments là, internet, on oublie presque ce que c'est...


Pas très loin de Kathmandu, il y a plusieurs points de vue, généralement assez connus des touristes (il faut l'avouer), permettant de contempler une bonne partie de la chaine himalayenne.
Nagarkot, l'un d'entre eux, est une sorte de station d'altitude jalonnée de rizières, à l'aménagement touristique assez anarchique caractérisé par des bâtiments construits à droite et à gauche un peu comme si celui qui crée son hôtel choisissait SON endroit. Nagarkot reste un "bon" endroit pour laisser son regard s'échapper dans les vallées avoisinantes. On souffle. On y trouve une diversité de structures d'accueil : quelques gros hôtels pas du tout adaptés aux paysages voire même, il faut le dire, souvent affreux, quelques lodges de taille modeste et des petites guesthouses aux ambiances bien plus détendues mais aux intérieurs souvent spartiates. Tous sont tournés vers l'horizon montagneux d'où se lève le soleil, ce pourquoi viennent les touristes en général. Sans être l'endroit le plus magique du Népal - loin de là - Nagarkot a quand même le mérite de se trouver à quelques encablures de la capitale et permet ainsi de s'en extirper pour se mettre au vert quelques temps et profiter de sa quiétude.
Cependant, je sais définitivement que la lumière d'octobre-novembre est bien meilleure que celle du printemps pour prendre de précieux clichés des massifs de l'Himalaya. En effet, comme me l'avais dit un spécialiste de la famille, une sorte de voile blanc est régulièrement en suspension dans les vallées empêchant de distinguer clairement les géants.







Voilà ce qu'en temps normal il est possible de voir de Nagarkot :

vous comprendrez que je suis quand même un peu frustré de ne pas avoir pu contempler ce panorama aussi parfaitement. Il était quand même impressionnant mais je n'ai pas de photos suffisamment claires pour illustrer précisément ce que j'ai pu voir eu lever du soleil...


Voilà pour les dernières nouvelles (pas si dernières que ça quand j'y pense), je vais compléter cet écrit par un descriptif de Pokhara où je suis retourné et un autre du Chitwan, un parc naturel ayant une facette totalement différente du Népal...
A bientôt, n'hésitez pas pour les commentaires, les mails, les pigeons voyageurs et le morse.

Je pars marcher dans les hauteurs d'ici peu.







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