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dimanche 7 mars 2010

Hapta (la semaine)

Namaste à tous,

Drôle de sensation que de se retrouver à Kâthmându quasiment un an après l'avoir quittée. Les repères sont là mais l'inconnu perdure évidemment. La ville, l'urbain, la capitale du Népal, coincée à 1300 mètres d'altitude, avec ses fils électriques pendouillant, ses rues bondées, sa pollution, ses odeurs d'épices conjuguées à des vapeurs de thé, sa crasse, ses klaxons, sa spontanéité, sa gentillesse mais sa réalité.


La diversité des formes et des objets, caractérisant le paysage, est particulièrement changeante à Kâthmându. D'un quartier à un autre, les siècles semblent défiler au vu de la multiplicité saisissante du patrimoine local. Multiplicité temporelle donc, mais aussi multiplicité religieuse, entre bouddhisme et hindouisme principalement.

Voici à ce titre, plusieurs sites imageant ces considérations :




SVAYAMBHUNATH

Le Svayambhunath stûpa (une de ses nombreuses orthographes), site bouddhiste et hindouiste que l'on atteint après avoir monté un long escalier en pierre (365 marches...) est perché en haut d'une petite colline surplombant l'ensemble de la ville. Le Monkey Temple, son autre nom, a été érigé il y a plus de 2000 ans, ce qui en fait l'un des plus vieux monuments de toute la vallée de Kâthmându. Il se trouve à la périphérie ouest de la ville et est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.



Svayambhunath possède un stûpa, son coeur architectural (qui est d'ailleurs en restauration), mais aussi de nombreux temples, des petits autels, un monastère tibétain et plusieurs statues de Dieux et Déesses. D'ailleurs, plusieurs Tibétains, exilés au Népal, vivent sur le site même ou à proximité de celui-ci. Au centre du monument, on trouve un paisible bosquet où se chamaillent des macaques rouges se nourrissant de restes et de ce que leur donnent les dévots et les touristes. Une infinité de drapeaux de prière sont suspendus ici et là, entre les arbres et les différents édifices rendant l'atmosphère envoûtante. Les hindous peuvent aussi s'y recueillir puisqu'un temple dédié à Manjushri (Dieu de la Connaissance) et un autre honorant Sarasvati (Déesse des Arts) sont dressés au sein du site.






Malheureusement, la vue est gâchée par la pollution qui comme un épais brouillard, empêche de percevoir précisément l'horizon montagneux et l'armature urbaine -mal contrôlée- de Kâthmându. Les Bouddhistes et les hindouistes se rendent à Svayambhunath pour raisons religieuses mais quiconque s'intéresse au mysticisme, à la spiritualité, aux valeurs pacifiques, aux sculptures anciennes et à l'art en général est nécessairement séduit.





BODHNATH

L'an dernier, avec les deux autres fous, nous nous étions déjà rendus au plus grand stûpa du Népal : Bodhnath. Quand on connaît la notoriété du lieu au yeux des bouddhistes voire des Népalais, on ne peut pas ne pas y retourner. Cet ensemble incontournable de la vallée royale, situé à 8 km de Kâthmându est éblouissant au sens propre comme au figuré.



Regarder le dôme central, blanc comme neige, et sa tour dorée, c'est forcement froncer les sourcils... Du haut de ses 40 mètres d'envergure et de hauteur, il est orné de moulins à prière sur lesquels est gravé "om mani padme hum", mantra répété en continu par les fidèles tournant autour de l'édifice dans le sens des aiguilles d'une montre, chapelet à la main. Les Sherpas et les Tibétains (souvent les plus aisés, car ce sont ceux qui ont pu fuir la répression chinoise) sont les plus nombreux, même si bien d'autres népalais bouddhistes s'y rendent régulièrement et notamment les Newari (ethnie originelle de la vallée de Kâthmându). Bien que très fréquenté, l'ambiance y est plutôt calme, respectueuse et spirituelle contrastant avec le chaos des rues jouxtant le monument.
Un mélange des genres est alors intéressant à observer : les enfants sont sages comme s'ils avaient compris l'importance du lieu, les touristes imitent les fidèles et tournent autour de Bodhnath tout en photographiant (parfois sans retenue, ce qui est dommage) les yeux bienveillants de Bouddha, peints sur la tour du stûpa, les Monks et les Lamas récitent leurs prières dans la fumée sacrée des thuyas et enfin les pèlerins marchent côte à côte en murmurant des prières bouddhistes. Cette foule conséquente, unifiée par les valeurs pacifiques de ce culte, demeure malgré tout discrète et peu bruyante comme absorbee pa la sagesse de l`endroit...
Une ombre au tableau doit toutefois être soulignée pour ne pas sur-embellir Bodhnath : l'urbanisation anarchique qui l'entoure. Autrefois, ce stûpa rayonnait sur toute la vallée, d'autant plus qu'il se situe sur la grande route de pèlerinage entre l'Inde et le Tibet. Depuis que des immeubles de plusieurs étages encerclent le site, ne laissant apparaître que la pointe du monument, Bodhnath semble littéralement étouffée par l'explosion urbaine de la capitale Népalaise.







Ce premier post sera complété d'ici peu par d'autres informations sur le patrimoine architectural mais aussi par des descriptions d'ambiances du quotidien de Kâthmându et plus globalement sur l'ensemble de sa vallée.

Pour finir, chacun ses ressentis à propos de l'ailleurs tant subjectifs soient-ils. Ce récit est personnel et n'a pas vocation à retranscrire précisément la réalité mais ma réalité, en ce sens, les critiques, les conseils, les compléments et autres remarques sont les bienvenus (cf. commentaires)

A suivre : Durbar Square de Patan et de Kâthmându


A entendre toutes ces flûtes dehors, l'appel des montagnes et du grand air est de plus en plus fort...