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mercredi 5 mai 2010

Chitwan, Pokhara et trek du Sanctuaire des Annapurnas plus infos .

Namaskar à toutes et à tous,

Une fois de plus, je suis un peu à la traîne pour mettre à jour ce blog, cette fois ci en plus de la répartition inégale de l'électricité, je me suis rendu au Chitwan (un parc naturel au Sud-Ouest de Kathmandu) et dans l'aire de Conservation des Annapurnas pour y faire un somptueux trek, sûrement pas le plus dur du Népal, mais celui qui permet d'être entouré de monstres montagneux à 360°...
Je ferai aussi un bref point sur l'actualité du pays qui est marquée par une grève générale conduite par les maoïstes et qui paralyse le Népal.


Parfois, les évènements passent bien au dessus du tourisme, ainsi même si les images de grands espaces naturels du Népal sont magnifiques et évoquent le rêve lié au voyage, il est moralement impossible de négliger ce qui se déroule en ce moment dans ce petit pays et en particulier à Kathmandu. J'ai eu la chance de pouvoir me rendre dans des contrées avant que les évènements politiques et les manifestants maoïstes bloquent -entre autres- les principaux services et les infrastructures routières. Situation dramatique dans un pays à la multiplicité paysagère insoupçonnée et à la biodiversité considérable, en effet, malgré plusieurs limites, le tourisme est vecteur de nombreuses devises (même si trop souvent inégalement réparties au sein de la population) et il est gravement préjudiciable pour le Népal de trop nuire à celui-ci à long terme.
Les panoramas exceptionnels n'empêchent pas d'être réaliste et de constater le lots de problèmes politiques -non démocratiques et entachés de corruption- d'un des pays les plus pauvres du globe. La vie locale ne s'efface pas derrière les pittoresques sites népalais qu'il s'agisse de parcs naturels ou des sites patrimoniaux rares. La pauvreté liée souvent aux prises de décisions politiques proposées par des leaders assoiffés de pouvoir, reste constamment visible.

Narrer mes dernières semaines me semble presque déplacé au vu de ce qui se passe ici-bas, ceci étant, c'est un bon moyen de penser à autre chose et de continuer de présenter le pays sous ses meilleures facettes.


CHITWAN NATIONAL PARK:

Le Royal Chitwan National Park est historiquement le 1er parc naturel crée au Népal, c'était en 1973...
D’une superficie de plus de 930 km², le parc naturel de Chitwan est souvent considéré comme un des principaux attraits touristiques du pays avec le trekking et les visites des sites patrimoniaux de la vallée de Kathmandu. A ce titre, il a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984. Compris dans la partie géographique du « Teraï » (grandes bandes de terres longeant la frontière indienne de tout son long), ce territoire illustre une fois de plus la richesse naturelle du Népal. On est très loin de l’image himalayenne du Népal puisqu’il y fait très chaud, plus de 40 degrés en période estivale (30/35 quand j’y étais en début avril).
Avec une altitude moyenne située entre 150m et 850m, le paysage de Chitwan se compose d’un mélange appréciable de prairies, de marécages (et donc de moustiques…) et de forêts comprenant de nombreuses espèces d’arbres et principalement des sals. Autrefois, il s’agissait d’une zone de forêts subtropicales quasiment impénétrable comprenant une multitude de marais où sévissait fortement le paludisme. Les Tharus, les habitants originels de ce territoire, sont paraît-il immunisés et ne risquent pas de contracter la malaria, comme une sorte d’adaptation au milieu… Les risques sont beaucoup moins importants de nos jours du fait de l’épandage d’insecticides pour endiguer la prolifération des moustiques dans les années 50-60.
A l’origine, ce parc a été crée afin de préserver la faune du braconnage essentiellement et notamment les tigres (une cinquantaine) et les rhinocéros unicornes (400 environ), deux des animaux les plus emblématiques de la région qui subissaient de plein fouet la pression anthropique caractérisée par une déforestation massive. Déforestation rendue inévitable du fait de l’augmentation significative de la population et donc du nombre de bouches à nourrir. Ainsi, des hectares entiers ont été décimés pour créer de grands espaces cultivables. Des effets néfastes ont depuis été observés : le lessivage des sols qui limite la productivité agricole et en même temps rend particulièrement inondable ces contrées en période de mousson et donc la réduction même de ces espaces dits « naturels » qui nuisent à l’équilibre écologique de la région.
Lors d’une excursion dans la jungle, on peut facilement rencontrer, selon la chance et le jour, des singes, des léopards, des rhinocéros, des pitons, des hyènes, des ours et sangliers sauvages, des oiseaux (plus de 450 espèces) et bien d’autres espèces encore. Concernant la flore, près de 70% des arbres sont donc des sals mais on trouve aussi des lianes, des mangroves, des herbes à éléphants de plusieurs mètres dans lesquels se cachent, entre autres, les rhinocéros. On y trouve aussi des figuiers et plusieurs espèces de fleurs aux couleurs vives.




joli croco...




TREK DU SANCTUAIRE DES ANNAPURNAS

Après cette excursion dans la jungle, j’ai passé quelques jours à Kathmandu pour travailler (quand même !!), puis je me suis octroyé 2 semaines pour me rendre dans la région des Annapurna afin d’y observer de plus près des « 8000 »…
Après avoir fêter (à l’aide de quelques Everest Beers) le jour de l’an 2067 népalais, je me suis rendu à Pokhara constamment imagée par son lac, le Phewa Tal dont les eaux calmes permettent d’oublier le bouillonnement de la capitale népalaise. Bien que très touristique et touchée par le syndrome « babacool-land », ce qui en devient presque lassant car tellement caricatural, cet espace est doté de paysages époustouflants, puisqu’à 800m à côté des bananiers on a une vue donnant sur les montagnes aux sommets les plus hauts du globe. Etonnant contraste.
De là, il faut rejoindre l’ACA (« Annapurna Conservation Area ») le parc naturel local préservant ces terres sublimes. Il faut 8 jours de marche aller-retour (5 aller et 3 retour) pour se rendre à 4130m aux pieds de l’Annapurna I, III, Annapurna South, le Machhapuchhare et bien d’autres. Dormir à cette altitude n’est pas chose aisée car il y fait froid et la respiration est vite saccadée. Ceci étant, on sent une force nouvelle quand on y est, ce qui est sûrement dû au bonheur d’être là, dans un des lieux les plus mythiques du pays, rendu célèbre par Maurice Herzog (pour les français…). On se sent vraiment petit ici face à des monstres géomorphologiques âgés de plus de 60 millions d’années. On oublie les douleurs du dos qui porte plus de 10 kg quotidiennement, celles des mollets à force de grimper des escaliers de pierres paraissant interminables, les litres et les litres de sueur perdus pendant toute l’ascension et les débuts d’ampoules ici et là…
Avec des côtes parfois très raides, des sentiers escarpés et jonchés de racines, de cailloux et de rochers, il faut rester fort mentalement et surtout vigilent afin de pouvoir s’offrir ces panoramas idylliques (ce que je n’ai pas réussi à faire jusqu’au bout puisque, par distraction, je me suis lamentablement vrillé la cheville lors de la redescente). Le chemin en lui-même est une invitation au voyage (pas vraiment lié à Baudelaire...). Entre vue lointaine avec en fil conducteur la « Madi Khola », la rivière locale, les passages en jungle, les pics enneigés et les forêts de rhododendrons et de bambous, les yeux ne sont pas en reste.
Malgré cela, ce trek étant un des plus célèbres du pays, les sentiers sont fréquentés voire très fréquentés selon la saison, les villages ne semblent plus vraiment « authentiques » mais ressemblent plutôt à de vastes zones de lodges aux prix en augmentation constante qui malgré la beauté des paysages environnante, donnent l’impression de s’arrêter sur une aire d’autoroute européenne (pour caricaturer à outrance). On croise ceci étant, de nombreux villageois en contrebas du trek, des paysans au travail épuisant dans les cultures en terrasse et un nombre significatif de porteurs dont les conditions de travail sont souvent à la limite de l’humain. On se demande parfois comment des hommes d’âges différents peuvent porter à la simple force de leur dos et de leurs cervicales plus de 50 kg de vivres ou de matériel, le tout pendant plusieurs jours sur des sentiers souvent terriblement raides pour 10-15 euros pour les plus chanceux…
Une fois rentré du trek, les images foisonnent dans la tête et on se laisse vite emporter par des souvenirs évoquant les pics enneigés, les ponts suspendus, les plantes rares et toutes les péripéties de la marche que l’on vient de réaliser, le tout, avec une pointe de fierté et un sourire en coin...

















Depuis, le retour à Kathmandu a été tout de suite moins emballant même si cette ville est si particulière. Surtout avec les évènements actuels, la ville semble morte, pas de bouchon, pas de pollution, pas de klaxon, pas de rabatteur, pas de taxi, pas de bouffe de rue, pas de vendeurs d’épices ni de fruits et légumes à même le trottoir, des magasins souvent forcés de fermer leurs portes et des touristes souvent inutilement apeurés et cloîtrés dans leur hôtel… finalement, rien n’est comme avant le 1er mai, date à laquelle les maoïstes de tout le pays se sont réunis à Kathmandu pour protester vivement contre le gouvernement. Le pays est paralysé, les Népalais et les touristes sont bloqués. Il n'y a aucun moyen, excepté l'avion pour quitter Kathmandu. La grève menée par le parti PCNU maoïste continue et des milliers de personnes flanquées du drapeau rouge à la faucille et au marteau sillonnent les rues de la capitale, y dorment et assistent tous les jours à des discours politiques de « changement » proposés par leurs leaders. Prachanda, l’un d’entre eux, prône le retour au gouvernement de son parti et le remplacement du 1er Ministre Madhav Kumar Nepal qui est lui-même rejeté par une grande partie de sa famille politique. Il s’agit d’une impasse politique qui rend impossible l'écriture de la nouvelle constitution et le bon déroulement du processus de paix…
En espérant qu’une issue soit rapidement trouvée car pendant ce temps là, les petits métiers n’existent plus, les fruits et légumes ne trouvent pas d’acheteurs et le nombre de touristes a diminué de plus de 70% par rapport à l’année dernière à la même période.
Il y a eu des débordements et quelques menottes mais pour l'instant rien de très méchant... A suivre...
Ceci étant, pas d’inquiétude me concernant, les touristes ne sont pas visés directement par les maoïstes, j’ai même marché avec eux dans un de leurs cortèges et ils me souriaient et avaient dans bien des cas un air d'étonnement du fait de ma présence au milieu de cette marée humaine.





Voilà pour les dernières nouvelles, qui n’évolueront peut-être pas d’ici mon retour cocorico mais qui j’espère vous auront éclairé et fait voyager un minimum à travers le prisme népalais.

Le retour est proche mais le blog n’est pas mort…

Namaste













samedi 10 avril 2010

Dhilai (le retard)

Namaste,
Nouveau post pour enfin actualiser ce blog qui, je l'admets, commençait à devenir poussiéreux...

Comme vous le constatez, j'ai mis du temps à me replonger dedans pour plusieurs raisons.

A Kathmandu et globalement au Népal, les coupures de courant sont quotidiennes car l'énergie est dispatchée par quartier en fonction d'horaires prédéfinis. Problème : trop de demande pas assez d'offre. Il existe à ce titre un planning précisant quand et où il y a de l'électricité en ville. Lumière le matin pas l'après-midi, courant toute la nuit mais pas la nuit suivante, électricité à partir de 18h jusqu'à 00h00, fin à 10h, pas demain matin comme avant hier... voilà à quoi ça ressemble! J'ai dû aller au boulot avec une demie joue pas rasée...
Certes, c'est un peu caricaturé, mais honnêtement, il y a un peu de ça. Il est donc difficile (à moins d'être népalais ou de vraiment s'y attarder) d'avoir ce planning continuellement en tête. Cela dit, ce n'est pas si horrible que ça (à part quand on veut actualiser un blog !...), il faut prendre le pli. Les Népalais sont coutumiers du fait, ils sont équipés en bougies, en briquets dotés de DEL (au passage, aberration écologique : 3 piles plates dans un briquet chinois jetable) et en une grande variété de lampes de poches. Ajouté à cela, le vrombissement des générateurs (des restaurants, magasins, entreprises ou hôtels les plus aisés, bien entendu) aussitôt utilisés en cas de coupure de courant, qui devient aussi familier qu'insupportable.
Bref, des adaptations de la population témoignant une fois de plus de la débrouillardise locale face à une déficience des autorités publiques et à un manque certain de moyens.
Conclusion de ces précisions, je n'ai pas internet en permanence!

Par ailleurs, il a fallu aussi que je laisse du temps au temps et il me semblait inintéressant de retracer de façon égocentrique et sûrement rébarbative mon quotidien dans la capitale népalaise. Prendre le temps de découvrir les quartiers, les bons plans, les coins à éviter mais aussi les rapports sociaux, prendre le temps de boire du thé (des litres de thé!) en regardant les scènes de vies, l'architecture et les formes paysagères. S'essayer au népali en plus de l'indispensable anglais, permet de faire sourire les locaux mais également de dépasser la simple relation commerciale que beaucoup d'entre eux ont - et c'est normal - avec les Occidentaux. Faire des fautes, bafouiller, c'est déjà échanger mais cela montre aussi un certain intérêt pour le pays et surtout pour son peuple. Autre effet, cela déclenche de sacrés fous rire...

Déambuler dans Kathmandu me permet de passer régulièrement par Durbar Square. Vaste ensemble architectural classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979, il s'agit d'un site historique de renom car connu pour être le lieu populaire de la capitale. Durbar Square est souvent perçue comme LA place centrale de Kathmandu, les rois du Népal y ont été couronnés et de grandes cérémonies s'y déroulèrent pour les célébrer. C'est aussi là qu'erraient, il y a quelques décennies de nombreux hippies (dont Charles Duchaussois...) squattant Freak street une rue adjacente, désormais célèbre.
Aves ses anciens temples et palais, Durbar Square symbolise la diversité des religions et plus globalement la "culture" népalaise (même s'il est difficile d'utiliser ce terme barbare tel un dénominateur commun). Véritables témoins du passé, les plus anciens monuments constituant cette place datent de l'époque médiévale népalaise et ont été érigés par les rois Malla successifs. Les temples et les monuments ayant la plus grande notoriété sont : Taleju Bhavani, Kala Bhairav, Nautale Durbar et le Gaddi Baitnak.



Le complexe religieux est également appelé par extension l'Hanuman Dhoka, Hanuman, le Dieu-singe, préserverait le palais des mauvais sorts et de la malchance. La place Basantapur, en face du palais royal et comprise dans Durbar Square est, outre son utilisation quotidienne par des petits stands dont les propriétaires vendent des souvenirs en tout genre, le théâtre de diverses manifestations et autres festivals. La place fourmille d'agitations, entre les taxis, les motos, les rickshaws, les vélos, les vendeurs de thé, les rabatteurs, les guides, les touristes et toutes celles et ceux qui passent tous les jours par Durbar...
D'autres temples, tout aussi somptueux sont visibles autour de l'Hanuman Dhoka, c'est le cas de celui de la Déesse vivante Kumari, du temple en bois de Kasthamandap (le plus ancien de Durbar Square, qui a donné son nom à la capitale) mais aussi l'Ashok Vinayak (honorant Ganesh).


Kasthamandap

Patan, ancienne capitale royale accolée à Kathmandu possède aussi un "Durbar Square". Son ensemble architectural date du 17ème siècle et est composé de plusieurs temples tout aussi majestueux que ceux de Durbar Square à Kathmandu mais où il y règne une atmosphère un peu plus conviviale. Ce n'est pas un hasard si "Lalitpur" qui signifie littéralement "cité de la beauté" est devenu au fil du temps, le surnom donné à Patan.









J'ai pris un peu de temps pour sortir du chaos de Kathmandu qui fatigue progressivement. Le cocktail détonnant de klaxons, de monde, de pollution et d'agitation contraint - et c'est tant mieux - à se rendre dans l'arrière pays pour y respirer à plein poumons. Dans ces moments là, internet, on oublie presque ce que c'est...


Pas très loin de Kathmandu, il y a plusieurs points de vue, généralement assez connus des touristes (il faut l'avouer), permettant de contempler une bonne partie de la chaine himalayenne.
Nagarkot, l'un d'entre eux, est une sorte de station d'altitude jalonnée de rizières, à l'aménagement touristique assez anarchique caractérisé par des bâtiments construits à droite et à gauche un peu comme si celui qui crée son hôtel choisissait SON endroit. Nagarkot reste un "bon" endroit pour laisser son regard s'échapper dans les vallées avoisinantes. On souffle. On y trouve une diversité de structures d'accueil : quelques gros hôtels pas du tout adaptés aux paysages voire même, il faut le dire, souvent affreux, quelques lodges de taille modeste et des petites guesthouses aux ambiances bien plus détendues mais aux intérieurs souvent spartiates. Tous sont tournés vers l'horizon montagneux d'où se lève le soleil, ce pourquoi viennent les touristes en général. Sans être l'endroit le plus magique du Népal - loin de là - Nagarkot a quand même le mérite de se trouver à quelques encablures de la capitale et permet ainsi de s'en extirper pour se mettre au vert quelques temps et profiter de sa quiétude.
Cependant, je sais définitivement que la lumière d'octobre-novembre est bien meilleure que celle du printemps pour prendre de précieux clichés des massifs de l'Himalaya. En effet, comme me l'avais dit un spécialiste de la famille, une sorte de voile blanc est régulièrement en suspension dans les vallées empêchant de distinguer clairement les géants.







Voilà ce qu'en temps normal il est possible de voir de Nagarkot :

vous comprendrez que je suis quand même un peu frustré de ne pas avoir pu contempler ce panorama aussi parfaitement. Il était quand même impressionnant mais je n'ai pas de photos suffisamment claires pour illustrer précisément ce que j'ai pu voir eu lever du soleil...


Voilà pour les dernières nouvelles (pas si dernières que ça quand j'y pense), je vais compléter cet écrit par un descriptif de Pokhara où je suis retourné et un autre du Chitwan, un parc naturel ayant une facette totalement différente du Népal...
A bientôt, n'hésitez pas pour les commentaires, les mails, les pigeons voyageurs et le morse.

Je pars marcher dans les hauteurs d'ici peu.







dimanche 7 mars 2010

Hapta (la semaine)

Namaste à tous,

Drôle de sensation que de se retrouver à Kâthmându quasiment un an après l'avoir quittée. Les repères sont là mais l'inconnu perdure évidemment. La ville, l'urbain, la capitale du Népal, coincée à 1300 mètres d'altitude, avec ses fils électriques pendouillant, ses rues bondées, sa pollution, ses odeurs d'épices conjuguées à des vapeurs de thé, sa crasse, ses klaxons, sa spontanéité, sa gentillesse mais sa réalité.


La diversité des formes et des objets, caractérisant le paysage, est particulièrement changeante à Kâthmându. D'un quartier à un autre, les siècles semblent défiler au vu de la multiplicité saisissante du patrimoine local. Multiplicité temporelle donc, mais aussi multiplicité religieuse, entre bouddhisme et hindouisme principalement.

Voici à ce titre, plusieurs sites imageant ces considérations :




SVAYAMBHUNATH

Le Svayambhunath stûpa (une de ses nombreuses orthographes), site bouddhiste et hindouiste que l'on atteint après avoir monté un long escalier en pierre (365 marches...) est perché en haut d'une petite colline surplombant l'ensemble de la ville. Le Monkey Temple, son autre nom, a été érigé il y a plus de 2000 ans, ce qui en fait l'un des plus vieux monuments de toute la vallée de Kâthmându. Il se trouve à la périphérie ouest de la ville et est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.



Svayambhunath possède un stûpa, son coeur architectural (qui est d'ailleurs en restauration), mais aussi de nombreux temples, des petits autels, un monastère tibétain et plusieurs statues de Dieux et Déesses. D'ailleurs, plusieurs Tibétains, exilés au Népal, vivent sur le site même ou à proximité de celui-ci. Au centre du monument, on trouve un paisible bosquet où se chamaillent des macaques rouges se nourrissant de restes et de ce que leur donnent les dévots et les touristes. Une infinité de drapeaux de prière sont suspendus ici et là, entre les arbres et les différents édifices rendant l'atmosphère envoûtante. Les hindous peuvent aussi s'y recueillir puisqu'un temple dédié à Manjushri (Dieu de la Connaissance) et un autre honorant Sarasvati (Déesse des Arts) sont dressés au sein du site.






Malheureusement, la vue est gâchée par la pollution qui comme un épais brouillard, empêche de percevoir précisément l'horizon montagneux et l'armature urbaine -mal contrôlée- de Kâthmându. Les Bouddhistes et les hindouistes se rendent à Svayambhunath pour raisons religieuses mais quiconque s'intéresse au mysticisme, à la spiritualité, aux valeurs pacifiques, aux sculptures anciennes et à l'art en général est nécessairement séduit.





BODHNATH

L'an dernier, avec les deux autres fous, nous nous étions déjà rendus au plus grand stûpa du Népal : Bodhnath. Quand on connaît la notoriété du lieu au yeux des bouddhistes voire des Népalais, on ne peut pas ne pas y retourner. Cet ensemble incontournable de la vallée royale, situé à 8 km de Kâthmându est éblouissant au sens propre comme au figuré.



Regarder le dôme central, blanc comme neige, et sa tour dorée, c'est forcement froncer les sourcils... Du haut de ses 40 mètres d'envergure et de hauteur, il est orné de moulins à prière sur lesquels est gravé "om mani padme hum", mantra répété en continu par les fidèles tournant autour de l'édifice dans le sens des aiguilles d'une montre, chapelet à la main. Les Sherpas et les Tibétains (souvent les plus aisés, car ce sont ceux qui ont pu fuir la répression chinoise) sont les plus nombreux, même si bien d'autres népalais bouddhistes s'y rendent régulièrement et notamment les Newari (ethnie originelle de la vallée de Kâthmându). Bien que très fréquenté, l'ambiance y est plutôt calme, respectueuse et spirituelle contrastant avec le chaos des rues jouxtant le monument.
Un mélange des genres est alors intéressant à observer : les enfants sont sages comme s'ils avaient compris l'importance du lieu, les touristes imitent les fidèles et tournent autour de Bodhnath tout en photographiant (parfois sans retenue, ce qui est dommage) les yeux bienveillants de Bouddha, peints sur la tour du stûpa, les Monks et les Lamas récitent leurs prières dans la fumée sacrée des thuyas et enfin les pèlerins marchent côte à côte en murmurant des prières bouddhistes. Cette foule conséquente, unifiée par les valeurs pacifiques de ce culte, demeure malgré tout discrète et peu bruyante comme absorbee pa la sagesse de l`endroit...
Une ombre au tableau doit toutefois être soulignée pour ne pas sur-embellir Bodhnath : l'urbanisation anarchique qui l'entoure. Autrefois, ce stûpa rayonnait sur toute la vallée, d'autant plus qu'il se situe sur la grande route de pèlerinage entre l'Inde et le Tibet. Depuis que des immeubles de plusieurs étages encerclent le site, ne laissant apparaître que la pointe du monument, Bodhnath semble littéralement étouffée par l'explosion urbaine de la capitale Népalaise.







Ce premier post sera complété d'ici peu par d'autres informations sur le patrimoine architectural mais aussi par des descriptions d'ambiances du quotidien de Kâthmându et plus globalement sur l'ensemble de sa vallée.

Pour finir, chacun ses ressentis à propos de l'ailleurs tant subjectifs soient-ils. Ce récit est personnel et n'a pas vocation à retranscrire précisément la réalité mais ma réalité, en ce sens, les critiques, les conseils, les compléments et autres remarques sont les bienvenus (cf. commentaires)

A suivre : Durbar Square de Patan et de Kâthmându


A entendre toutes ces flûtes dehors, l'appel des montagnes et du grand air est de plus en plus fort...